Tiohtià:ke

Projet de recherche sur une thérapie culturellement adaptée aux Inuit utilisant la réalité virtuelle

17 février 2025
Opportunité rémunérée

Bonjour,

Nous recrutons des volontaires pour participer à un projet de recherche destiné à développer des outils d’aide à la santé mentale pour les personnes qui s’identifient comme Inuit. Le projet de recherche est un projet pilote visant à déterminer si une thérapie culturellement adaptée utilisant la réalité virtuelle (RV) peut être utile à la population Inuit vivant dans la région de Montréal. L’objectif est de rendre les soins psychologiques accessibles et adaptés par le biais de la RV et de la téléconsultation aux populations Inuit de Montréal, du Nunavik et d’ailleurs, qui ont trop souvent peu d’accès en termes de services de santé mentale.

Où : Pavillon Frank B Common – 6875 Blvd. LaSalle, Verdun, QC H4H 1R3

Temps et durée : 1 à 2 heures par semaine pendant 11 semaines (thérapie d’une heure et toutes les 2 semaines, questionnaires sur les sentiments généraux dans la vie et envers la thérapie). La thérapie dure 10 semaines. A cela s’ajoute une première rencontre pour expliquer le projet et revoir le formulaire de consentement, puis un suivi à 3 mois (possible par téléphone).

Compensation : Un titre de transport de la STM est fourni pour le trajet aller-retour. Il y a aussi une compensation monétaire. Elle consiste en un montant de 15 $ par heure de thérapie, plus 15 $ supplémentaires pour la première et la dernière rencontre, en raison des questionnaires qui sont un peu plus longs (ils prennent en moyenne 30 minutes).

Plus d’informations sur ce projet

Thérapie adaptée à la culture

La réalité virtuelle (RV) est présentée comme un outil qui peut être utile pour pratiquer des compétences pendant la séance et qui est différent des « thérapies par la parole » conventionnelles que l’on rencontre davantage dans les institutions coloniales. La partie « culturellement adaptée » se manifeste concrètement, et en partie, dans le fait que la réalité virtuelle reproduit un territoire nordique, avec des caribous, un Qulliq (lampe à huile traditionnelle), etc. S’adapter à la culture Inuit, c’est réduire l’importance accordée à la discussion des émotions, des pensées et des comportements, ce qui est courant dans les cultures occidentales et dans la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) conventionnelle. Cette thérapie met davantage l’accent sur l’action que sur la parole et se concentre également sur la régulation des émotions, la gestion du stress et l’exposition graduelle. L’expression « culturellement adapté » est également plus large et renvoie à la notion de sensibilité et de sécurité culturelles, ainsi qu’à la neutralité par rapport aux effets linguistiques. Il s’agit d’un processus né du désir de rendre une psychothérapie fondamentalement occidentale acceptable et bénéfique pour les Inuit, sans reproduire la dynamique coloniale ou déclencher involontairement des réactions traumatiques. Tous les thérapeutes sont des professionnels et ont été formés à la gestion des traumatismes. Malheureusement, aucun d’entre eux n’est Inuit, mais ils ont tous reçu une formation à l’approche anti-oppressive et à la posture anti-coloniale.

Participation des Inuit

Les informations ci-dessus sur la façon dont la thérapie a été adaptée à la culture Inuit proviennent de consultations avec un comité consultatif composé de sept personnes : cinq membres du groupe consultatif s’identifient comme Inuit et tous les sept ont des années d’expérience de travail avec les Inuit dans les domaines de la santé, du travail social ou des services à la communauté Inuit. Les deux personnes allochtones sont un-e travailleur-euse sociale et un-e infirmier-ère expérimenté-es qui travaillent avec la communauté Inuit depuis de nombreuses années. Le traitement a été élaboré en collaboration avec le comité tout au long du processus.

Deux Inuit ont participé à la mise en place du projet depuis sa conception : Alisha Tukkiapik (Institut universitaire de santé mentale Douglas) et Joy Outerbridge (Centre Ullivik). Olivia Ikey faisait partie de l’équipe de recherche et a supervisé le recrutement, mais elle a maintenant d’autres engagements et a malheureusement dû quitter le projet. Les chercheur-euss allochtones sont impliqué-es dans plusieurs projets de recherche avec les populations autochtones et sont réellement engagés dans le développement d’une meilleure qualité de vie dans leurs communautés (Liliana Gomez Cardona, Outi Linnaranta et Quinta Seon). Nous vous recommandons de rechercher en ligne les articles récents publiés par ces chercheur-euses si vous souhaitez en savoir plus (en dehors de l’article spécifique à ce projet qui est fourni).

Éthique et propriété des données

Toutes les données recueillies et analysées demeurent accessibles et appartiennent à la communauté Inuit au Québec, de même que le manuel de traitement développé et les outils utilisés en thérapie. Le projet est réalisé dans le respect des directives de la stratégie nationale Inuit en matière de recherche (protocole ITK). Les données sont conservées en toute sécurité sous clé et protégées par des mots de passe. Nous émettons également des codes et n’utilisons jamais d’informations nominatives afin que toute personne qui consulterait les données ne sache pas de qui il s’agit. Tous les matériels et données ne seront pas commercialisés et ne sont pas à but lucratif. Pour recevoir le matériel ou les données, un autre chercheur ou une autre organisation doit faire une demande au chercheur principal du projet et si cette personne ou cette organisation est approuvée par le comité consultatif Inuit ou le Project Knowledge Keeper et qu’elle respecte toutes les exigences, tout le matériel sera distribué.

Le projet a été examiné par le Comité d’éthique du Douglas, la Politique inter-conseils sur l’éthique de la recherche avec les Premières nations, les Inuit et les Métis du Canada et d’autres comités (voir l’article). Chaque fois que le projet a été modifié ou amendé, le comité d’éthique a dû l’approuver à nouveau.

Par qui et pour qui ?

La population ciblée, comme indiqué précédemment, est constituée de personnes qui s’identifient comme Inuk et qui n’ont pas besoin d’avoir vécu au Nunavik (ou au Nunavut). La personne peut également avoir des origines mixtes ou des antécédents culturels mixtes.

Ce projet n’a pas été directement mandaté, même si les chercheur-euses principaux-ales de l’Institut ont été sollicité-es pour aider à répondre au manque de services en santé mentale pour les Inuits à Montréal et au Nunavik. Cette recherche est devenue prioritaire, car notre chercheur-euse principal-e a été approché directement par certaines personnes de l’ARK pour donner des formations sur la santé mentale à Kuujjuaq. Malheureusement, ce projet n’a pas été initié par des Inuit, bien que certains aient participé au projet depuis sa conception. L’équipe de recherche et les thérapeutes sont des personnes différentes. C’est important car nous avons des rôles différents et nous voulons que les volontaires impliqué-es dans la thérapie sentent que cet espace est sécuritaire et qu’il leur appartient. L’équipe de recherche ne sait pas ce qui se dit en thérapie et ne le demandera jamais. L’équipe de recherche reste en contact avec les participant-es jusqu’à trois mois après l’étude afin de montrer la continuité de l’aide que nous apportons. De plus, tous les participant-es recevront la dernière publication concernant l’étude en guise de remerciement quant aux données qu’ils et elles ont contribué-e à collecter. Voir l’article pour plus d’informations.

Enfin, c’est avec humilité et ouverture que nous déployons ce projet pilote. Nous sommes conscients que, dans l’idéal, les thérapeutes et les chercheurs devraient être issus de la communauté Inuit. C’est pourquoi nous sommes toujours ouverts aux commentaires positifs et négatifs et que nous nous adaptons constamment.

Nakurmiik, merci,

Lire plus sur ce projet (anglais seulement)

Pour plus d’informations, contactez : 

Roxanne Drainville
Coordonnatrice de recherche clinique (CRISP)
roxanne.drainville.comtl@ssss.gouv.qc.ca
(514) 761-6131 poste 3478

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